jeudi 26 novembre 2015

Le coin de Jean Claude : Le périple d'Erythrée



Le périple d'Erythrée  (Route maritime de la soie)

L'Egypte antique semble avoir eu peu d'intérêt pour la Mer Rouge (même avant que Moïse leur ait joué un sale tour). L'expansion de l'Egypte s'est faite surtout du côté de la Méditerranée (delta du Nil)et de la Syrie en particulier. Pourtant on a découvert que bien avant le canal de Suez des dynasties ont entrepris de creuser un canal reliant la mer rouge à la Méditerranée. (à étudier).

La Mer Rouge possède deux rives, l'une donnant sur la Somalie et l'Egypte, l'autre sur la péninsule Arabique. Les gréco-macédoniens qui ont conquis l'Egypte (dynastie des Ptolémée)ont donné à cette mer le nom d'Erythrée. En regardant la carte de l'Egypte, on s'aperçoit qu'il est possible de rejoindre l'Océan Indien par voie maritime, par l'Egypte.

Un manuscrit byzantin du 10e siècle du fonds d'Heidelberg et une copie au British Nuseum du 14e siècle relatent l'histoire des explorations faites au début de notre ère vers le sud de cette mer d'Erytrée.
L'exploration se fait à proximité des côtes et en recherchant des possibilités d'escale. 
A l'Est les explorateurs byzantins ont affaire à des tribus arabes, à l'Ouest à des peuples soudanais qui vivent en petits royaumes.
Dans un premier temps c'est la côte africaine qui est explorée : l'Azania (d'où le nom de Tanzanie).
Les noms des villes, comme leur existence changent avec le temps : il est presque impossible d'identifier correctement celles qui sont décrites sinon par la description de détails géographiques.
C'est ainsi que les gréco-romains qui ont entrepris ce voyage arrivent à Aden au Yemen au sud de la péninsule arabique.
Tout ne doit pas être facile dans ces conditions de concurrence, et ce périple d'Erythrée comporte bien des périls dans la Mer Rouge même et dans l'Océan Indien, car, passé  Socotra,  île au large du Yemen, nommée Dioscoride par les égypto-byzantins (oui, les byzantins ont dominé l'Egypte après les grecs dont la dernière reine fut Cléopâtre...) tempête et pirates vous attendent...

De cette île de Socotra qui fut un comptoir byzantin jusque 639 et devint ensuite arabe musulmane il était possible de pratiquer  la navigation côtière en suivant le golfe persique (mer d'Oman), et échanger des produits venant de l'Afrique australe ce que  pratiquaient les boutres arabes ? Les plus audacieux pratiquaient  la  navigation hauturière dans l'Océan indien.jusqu'aux côtes de … Malabar ! Soit l'Ouest de l'Inde dont l'ancienne Calicut (dans l'Etat actuel du Kérala) est un port important.
Or cette zone de l'Inde est en relation commerciale avec la Perse et par le Pamir, la Bactriane !!
Plus étonnant encore, la description des côtes indiennes mentionne l'île de Ceylan et le Gange dont l'estuaire se situe au Nord-Est de l'Inde. 
Les sogdiens de l'antiquité tardive y étaient peut-être déjà !

On se souviendra également de l'armada chinoise de Zhang He qui est allée jusqu'à la côte africaine après avoir dépassé l'Indonésie ! Cette aventure fut sans lendemain pour des raisons politiques et financières, mais il est hors de doute que la route maritime des Epices d'Egypte grecque ou arabe, était active bien avant l'arrivée des Portugais et autres européens.

Le trafic de la soie a été un épiphénomène dans un ensemble de relations commerciales à plus ou moins longue distance et qui consistait à acheter et vendre avec bénéfice des produits précieux comme l'Ivoire, les pierres précieuses, la soie, l'encens, ou très utiles comme les épices, les esclaves, les chevaux. Le christianisme s'est également propagé en Inde par la voie maritime... avant les Jésuites au 15e siècle.





Le coin de Jean Claude : Ibn Khaldoun



Exploration historique de l'Asie autour de la Route de la Soie (Jean-Claude Lagneaux)

aujourd'hui : découverte d'un penseur de l'Histoire : Ibn Khaldoun

Rechercher, ce n'est pas réduire son ignorance mais étendre les domaines de celle-ci : c'est ainsi qu'à partir de l'hypothèse du début de la Route de la Soie vers le deuxième siècle avant notre ère, par la volonté d'un Empereur chinois de se renseigner sur l'existence d'un Empire romain, j'en suis arrivé à me documenter sur l'histoire des rapports entre l'Europe et l'Asie à l'époque antique depuis les grecs et les Perses, les romains et les Parthes, et puis Byzance .

 Ah! La flèche du Parthe, ah! "C'est Byzance" ! Et les querelles byzantines ! Et Marco Polo ? Les chameaux, les caravansérails... Samarcande !! 

C'est à peu près tout ce que j'avais comme point de départ. ,Après avoir brièvement étudié les Empires asiatiques de la Chine à l'Egypte et d'Alexandre le Grand à Gengis Khan, les dynasties, les arts, les routes, les villes, les civilisations, je commençais à conclure sur une logique économique voire biologique des Empires, religions, civilisations, quand j'en suis arrivé à m'intéresser à un historien maghrébin  ayant vécu au Caire et appelé Ibn Khaldoun (1332-1406).

J'avais déjà été admiratif et très intéressé par les pensées d'Averroes(Ibn Rushd) , les découvertes d'Avicenne (Ibn Senna), Al Kwarizmi, Al Biruni, Ibn Nafis pour ne traiter que de grands savants ayant vécu  sous l'expansion musulmane (j'allais écrire islamiste...).

Quand j'ai lu Les Prolégomènes (qu'il faut comprendre comme une introduction à des connaissances élémentaires ) traduit de l'arabe en 1863 (par une personne dont j'ai noté le nom d'une manière illisible mais je le rechercherai pour vous si vous me le demandez), j'en suis tombé de mon siège intellectuel :
J'ai eu parfois l'impression de lire Alexis de Tocqueville (1805-1859 -de la démocratie en Amérique)  tant la pensée était ample et structurée dans son concept d'Histoire Universelle:

Près de cinq siècles avant ce dernier, Ibn Khaldoun mériterait - bien avant notre Michelet ou  Adam Smith - d'être désigné comme le précurseur des Sciences Humaines et en particulier de la Sociologie.
Jugez-en des sections du Livre I : S1. de la civilisation en général. S2. de la civilisation chez les nomades et les peuples demi-sauvages, les tribus. S3 : les dynasties, la royauté, le khalifat et l'ordre des dignités dans le sultanat. S4 : sur les villages, les villes, et autres lieux sédentaires. S5 : la subsistance, l'acquisition, les arts etc.. S6. des différentes sciences, de leur enseignement.

C'est ainsi que Khaldoun émet l'hypothèse (démonstrations à l'appui) que les peuples sauvages (nomades) sont plus capables d'effectuer des conquêtes que les autres peuples, que la religion est la seule base sur laquelle on puisse fonder un grand et puissant empire, que les Arabes sont les moins capables de gouverner un Empire, que tous les Empire sont comme un être vivant et connaissent l'essor et la décadence, et pour quelles raisons ....
Pour l'instant je n'en suis qu'à la lecture du Livre I et il y en a encore cinq autres dont les titres sont tous très intéressants, et ils sont de toutes manières faciles à atteindre puisqu'ils sont sur Internet.

Si jamais cet article vous entraînait vers de nouvelles découvertes faites le moi savoir...

MERCI INFINIMENT JEAN CLAUDE, pour cet éclairage personnel passionnant.


Lettre de la Présidente Jeanne Marie BONDU



Chers amis d’antan présent,

Evoquer «Les Routes de la Soie », n’est-ce pas faire surgir dans l’imaginaire les immensités
des steppes et des déserts, les longues nuits, les files de caravanes, la senteur des épices,
les bigarrures des peuples et des langues ?
Tout l’enjeu de notre projet est bien sûr de vous emporter vers ces ailleurs de rêve, mais
aussi d’ouvrir cette page parfois méconnue de notre histoire.

Mesure-t-on bien l’importance de l’empire mongol, le plus vaste empire de tous les temps ?
Sait-on bien que derrière ces routes il y a des enjeux non seulement économiques mais
aussi politiques et religieux ? 

S’appuyant sur des universitaires de renom, notre association travaille à éclairer cette période 
complexe mais ô combien passionnante, au cours de laquelle s’est opéré un immense brassage 
de civilisations.
A l’évocation des « Routes de la Soie » un nom surgit : celui de Marco Polo, qu’en effet tout
le monde connaît.
 On connaît moins celui de Guillaume de Rubrouck, un moine franciscain originaire de Rubrouck, 
petit village flamand proche de Cassel.
L’association Guillaume de Rubrouck a accepté de conclure un partenariat avec notre
association pour mettre en relief cette présence locale en Mongolie.

De notre atelier de confection de mannequins, sont déjà sortis, pour illustrer ces routes, un
couple de chinois vendeurs de ballots de soie et de porcelaine, un jeune esclave vendeur
d’épices, un astronome arabe, des bannières thibétaines, un cavalier mongol et bien
d’autres figures emblématiques, telle celle de Marco Polo lui-même.…

La musique, elle aussi, contribuera à vous emporter vers ces lointaines contrées.
Nous avons également l’ensemble des conférenciers qui animeront le colloque, salle
Desbonnet à Templemars. 
La Mairie de cette ville a, en effet, aimablement reconduit la mise à disposition de cette salle
 à l’association.
Membres de l’association, nous travaillons tous avec ferveur, espérant vous offrir une
exposition aussi belle, aussi réussie et aussi documentée que celle qui vous a tant ravi, sur
le XVIIIe siècle.
Nos plus vifs remerciements à la Mairie de Wattignies qui nous accorde à nouveau sa
confiance pour mener à bien ce projet.

Si vous voulez apporter votre contribution à l’événement qui se prépare, le simple
renouvellement de votre cotisation, s’il n’est pas encore fait, nous rendra déjà un réel
service. Mieux : n’hésitez pas à en parler autour de vous, afin de susciter de nouvelles
adhésions.
La beauté et la culture ne paraissent peut-être pas vitales, mais notre profonde conviction
est qu’elles contribuent pourtant au mieux-être de notre monde.
La lecture de notre passé n’est-elle pas aussi un outil de meilleure compréhension de notre
monde actuel ?

Votre présidente.

mercredi 1 avril 2015

Le coin de Jean Claude : Les nomades des steppes de l'Eurasie septentrionale

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Les Nomades des steppes de l'Eurasie septentrionale

De la Pologne à l'archipel coréen s'étendent des plaines herbeuses parcourues parfois par des troupeaux de rennes ou de bœufs sauvages. Ce sont ces espaces immenses que parcouraient dès le début de l'Antiquité des peuples de cavaliers nomades qui vivaient exclusivement de l'élevage de leurs troupeaux. Organisés en Hordes d'une centaine à un millier de familles, ils ont à leur tête un  khagan (chef), le chaman (sorcier), le forgeron qui détient les secrets du feu. . Leur territoire est le ciel et l'étoile polaire leur soleil. Ils croient à un Dieu créateur et aux esprits. Des peuples d'origine différente ont un mode de vie très semblable : ces éleveurs chasseurs connaissant les armes de fer sont des guerriers redoutables . Les Scythes, les Traces, furent des envahisseurs redoutés des anciens empires.

Il est difficile de retracer leur histoire (ces peuples n'ayant généralement pas d'écriture), bien qu'on trouve quelques témoignages des historiens des pays « civilisés » de l'époque (chinois, romains, grecs, perses). Leurs origines ethniques ne sont pas homogènes, les ennemis vaincus devenant alliés pour vaincre d'autres ennemis. De la fin de l'Antiquité au celle du Moyen-Age (époque de la Route de la Soie), Les Mongols et leurs voisins Tatars sont les plus connus de ces peuples et sont les auteurs de la plus grande invasion qui ait jamais eu lieu. Mais l'Asie caucasienne et l'Europe ont été parcourus par des hordes sauvages célèbres au premier rang desquels : les Huns, connus par les Chinois 2s avant JC  sous le nom de Xiongnus. que les chinois d'abord envahis par eux ont bouté hors de leur Muraille...

Les Huns des origines dominent à cette époque la Mongolie (y compris celle actuellement chinoise). Ils ont la possibilité de s'étendre vers l'Ouest, ce qu'ils font avec des tribus voisines qu'on appellera des Huns hephtalites, poussant devant eux d'autres nomades cavaliers (les Alains) et après avoir vaincu des Germains, envahissent le centre puis l'Ouest de l'Europe (4e-5
e s apJC). Ils sont finalement vaincus par une coalition de leurs adversaires vaincus à la fameuse bataille des  Champs Catalauniques en 451.

Les Alains 4e-5e siècle, descendent des Scythes du Caucase décrits par Pline l'Ancien et Tacite. Peuple guerrier, ils sont néammoins poussés par les Huns vers l'Ouest, ils s'allient fréquemment aux Vandales qu'ils accompagneront dans leur tour d'Europe, malgré des tentatives de se sédentariser sur les territoires conquis.  Ils envahissent la Gaule romaine en franchissant le Rhin gelé en 406. Ils dévastent la Gaule romaine et ses alliés germains.

Les Avars au 6e siècle dont le royaume a été détruit par les Turcs encore nomades, s'allient aux Huns et aux Bulgares pour occuper le centre de l'Europe... ils seront combattus et vaincus par Charlemagne qui occupe à cette époque un bon tiers de l'Europe. Ils seront remplacés au 9e siècle par les Magyars (Hongrois) qui s'établissent au Nord-Ouest de l'Empire byzantin. Les Avars se sédentarisent surtout après la disparition de l'Empire Khazar qui rassemble des semi-nomades.

Les Bulgares issus d'une tribu hunnique alliée aux Ouighours (turco-mongols) fondent un royaume au 7e siècle en Russie méridionale et en seront chassés par les Khazars.

Les Khazars (début 10e siècle) sont un peuple semi-nomade qui ont fondé un royaume au Nord du Caucase et au Nord-est de la Mer du Nord. Leur empire est entouré par les Hongrois et bulgares à l'Ouest, par le Rus' ou Principauté de Kiev au Nord, les Turcs à l'Est , et Byzance qui sera son alliée. Ils maintiendront leur Empire jusqu'à l'invasion finale par les Varègues de l'Empire de Kiev.

 Les Varègues sont des vikings suédois qui ont envahi par les fleuves la Russie du Nord . Ils gouvernent à Novgorod, puis à Kiev où ils dirigent un vaste territoire allant des pays baltes à la Pologne …jusqu'à la Mer Noire quand ils auront détruit l'Empire Khazar vers 969. Ce territoire deviendra la Russie après s'être libérée de
sa vassalité imposée par les Mongols.

Jutes, Angles, Saxons, Francs, Lombards sont des peuples sédentaires germaniques ou scandinaves, qui ont recherché la conquête d'autres territoires.

Les Goths comprennent plusieurs populations/territoires germaniques qui se sont étendus vers les frontières des Empires romains envahissant d'abord l'Occident puis l'Orient de l'Europe avant les invasions asiatiques.

Les Slaves ont une origine très controversée bien qu'ils forment une vaste population linguistique européenne. Les Russes, bien que leur Empire ait été fondé par des Vikings, sont la principale population slave. Dans le reste de l'Europe de l'Est des peuples slaves (tchèques, slavons, serbes etc.. ont érigé des petits royaumes et principautés. 

Les royaumes  fondés par tous ces peuples seront envahis finalement par les Mongols, qui auront entraîné avec eux d'autres peuples de la steppe, et dont l'Empire

le plus vaste qui ait existé, finira par se morceler, puis disparaître.... 

lundi 16 mars 2015

Le coin de Jean Claude : MARCO POLO

MARCO POLO (1254-1324)
ENTRE LES DEUX ROUTES DE LA SOIE


Au 13e siècle, grâce à sa flotte armée et de commerce, la République de Venise est au sommet de sa puissance. Elle règne sur la Méditerranée orientale, commerce avec les Arabes, possède des comptoirs jusqu'au Nord de la Mer Noire. Celle-ci vient d'être conquise par les Mongols dits de la Horde d'Or.

En 1260 Nicolo et Maffeo Polo sont partis négocier des pierres précieuses vers Berké, khan mongol successeur de Batou*. Une guerre entre tribus les oblige à se déplacer vers l'Est au lieu de revenir à Constantinople par leur comptoir de Sodak* en Crimée.

Ils possèdent un sauf conduit pour se rendre au Grand Khan Koubilaî petit fils de Gengis Khan, qui a sa capitale en Chine à Shangdu mais aussi à Kambalik (qui deviendra Pékin). Ils arriveront à Boukhara*, traverseront le désert du Taclamacan*seront escortés en route par des soldats mongols comme des ambassadeurs.

Ils ont en effet un message du Pape qui leur demande d'accueillir favorablement le christianisme.
Le Khan qui les accueille leur demande de transmettre son souhait au Pape : qu'on lui envoie une centaine de savants, lettrés et religieux pour l'instruire.
En 1266, Nicolo et Maffeo sont de retour à Rome où le pape Clément IV vient de mourir. En 1271, munis d'un message du nouveau Pape pour Kubilaï, ils emmènent le jeune Marco. Celui-ci a étudié les langues étrangères et la comptabilité. Mais il devra faire preuve de courage et de détermination pour suivre ses parents.

Ils partiront de Venise vers Acre où les deux missionnaires envoyés par le pape les abandonnent devant les multiples dangers liés à l'instabilité de la Région. Ils vont jusqu'à Tabriz près du Caucase, à Saveh au sud de la Mer Caspienne, à Yazd et Kerman à l'Est de l'Iran, d'où il s'apprêtent à embarquer à Ormuz (Océan Indien). Ayant vu les embarcations qu'on leur propose, il prèfèrent revenir par Kerman et entreprendre la traversée des montagnes du Pamir (une piste qui culmine à 5000 m, où il est difficile de faire du feu) pour arriver à Kashgar au confluent de plusieurs routes et à l'entrée du désert du Taclamacan qui vaut bien le désert de Gobi, son voisin chinois.

 Une fois arrivés dans le territoire chinois, ils seront accueillis par Kubilaï à qui ils remettent entre autres cadeaux des livres manuscrits et le Saint-Chrême, relique venant de Jérusalem...
Le jeune Marco est remarqué par Kubilaï qui le prend à son service et lui confie des rôles d'administrateur (organisation des salines et de leur taxe par exemple) et de chargé de mission.

 Sa dernière mission consistera en l'accompagnement du convoi de navires de haut bord transportant une princesse destinée à  Arghoun le Khan de Perse et petit neveu de Kubilaï. Ce voyage passera par le grand port de Fou Tcheou (à 150kms de la future Shangaï), Sumatra, l'Inde, le Golfe d'Oman jusqu'à Bagdad. Ainsi se terminera le tour d'Asie de Marco Polo, un tour qui aura duré dix sept ans !!

 Il aura parcouru la route de la soie, celles des épices et des céramiques et des pierres indiennes. Après une arrivée triomphale à Venise, il participe à un combat naval contre les Gênois au cours duquel il est fait prisonnier (de marque). Ayant comme compagnon de cellule un troubadour écrivain venant de Pise, appelé Rusticien, il lui dictera ce qu'il a vu, observé, entendu lors de ses voyages.

Son récit « le Devisement du Monde »est marqué par son esprit commercial et administratif, il décrit les richesses et l'organisation du pays, mais il est impressionné aussi par les différents modes de vie et croyances des peuples. Si le récit de ses voyages a été quelque peu enjolivé par son compagnon (et c'est peut-être une des raisons du succès de son livre) il a été reconnu après de sévères critiques, comme une mine de renseignements. On dit que Christophe Colomb avait été motivé par les descriptions de Marco Polo.

Marco Polo a connu de l'intérieur, des mondes qu'on ne connaissait que par les récits des marins et des chameliers. Il a parcouru une partie de la Route de la Soie classique (mentionnant les connaissances reçues en partie de ses parents en partie par d'autres sources) sur des villes renommées comme Samarcande et Boukhara et surtout découvert la Chine par l'intérieur avec une situation exceptionnelle pour un observateur.


 Son premier voyage a relié la route maritime et la route du désert avec leurs contingents de risques. Il a découvert des archipels inconnus des européens à l'époque (Sumatra, Java). S'il ne fut pas un savant ni un explorateur, son aventure a été unique, et a eu le bonheur d'être connue et de susciter plus tard d'autres voyages...