lundi 16 mars 2015

Le coin de Jean Claude : MARCO POLO

MARCO POLO (1254-1324)
ENTRE LES DEUX ROUTES DE LA SOIE


Au 13e siècle, grâce à sa flotte armée et de commerce, la République de Venise est au sommet de sa puissance. Elle règne sur la Méditerranée orientale, commerce avec les Arabes, possède des comptoirs jusqu'au Nord de la Mer Noire. Celle-ci vient d'être conquise par les Mongols dits de la Horde d'Or.

En 1260 Nicolo et Maffeo Polo sont partis négocier des pierres précieuses vers Berké, khan mongol successeur de Batou*. Une guerre entre tribus les oblige à se déplacer vers l'Est au lieu de revenir à Constantinople par leur comptoir de Sodak* en Crimée.

Ils possèdent un sauf conduit pour se rendre au Grand Khan Koubilaî petit fils de Gengis Khan, qui a sa capitale en Chine à Shangdu mais aussi à Kambalik (qui deviendra Pékin). Ils arriveront à Boukhara*, traverseront le désert du Taclamacan*seront escortés en route par des soldats mongols comme des ambassadeurs.

Ils ont en effet un message du Pape qui leur demande d'accueillir favorablement le christianisme.
Le Khan qui les accueille leur demande de transmettre son souhait au Pape : qu'on lui envoie une centaine de savants, lettrés et religieux pour l'instruire.
En 1266, Nicolo et Maffeo sont de retour à Rome où le pape Clément IV vient de mourir. En 1271, munis d'un message du nouveau Pape pour Kubilaï, ils emmènent le jeune Marco. Celui-ci a étudié les langues étrangères et la comptabilité. Mais il devra faire preuve de courage et de détermination pour suivre ses parents.

Ils partiront de Venise vers Acre où les deux missionnaires envoyés par le pape les abandonnent devant les multiples dangers liés à l'instabilité de la Région. Ils vont jusqu'à Tabriz près du Caucase, à Saveh au sud de la Mer Caspienne, à Yazd et Kerman à l'Est de l'Iran, d'où il s'apprêtent à embarquer à Ormuz (Océan Indien). Ayant vu les embarcations qu'on leur propose, il prèfèrent revenir par Kerman et entreprendre la traversée des montagnes du Pamir (une piste qui culmine à 5000 m, où il est difficile de faire du feu) pour arriver à Kashgar au confluent de plusieurs routes et à l'entrée du désert du Taclamacan qui vaut bien le désert de Gobi, son voisin chinois.

 Une fois arrivés dans le territoire chinois, ils seront accueillis par Kubilaï à qui ils remettent entre autres cadeaux des livres manuscrits et le Saint-Chrême, relique venant de Jérusalem...
Le jeune Marco est remarqué par Kubilaï qui le prend à son service et lui confie des rôles d'administrateur (organisation des salines et de leur taxe par exemple) et de chargé de mission.

 Sa dernière mission consistera en l'accompagnement du convoi de navires de haut bord transportant une princesse destinée à  Arghoun le Khan de Perse et petit neveu de Kubilaï. Ce voyage passera par le grand port de Fou Tcheou (à 150kms de la future Shangaï), Sumatra, l'Inde, le Golfe d'Oman jusqu'à Bagdad. Ainsi se terminera le tour d'Asie de Marco Polo, un tour qui aura duré dix sept ans !!

 Il aura parcouru la route de la soie, celles des épices et des céramiques et des pierres indiennes. Après une arrivée triomphale à Venise, il participe à un combat naval contre les Gênois au cours duquel il est fait prisonnier (de marque). Ayant comme compagnon de cellule un troubadour écrivain venant de Pise, appelé Rusticien, il lui dictera ce qu'il a vu, observé, entendu lors de ses voyages.

Son récit « le Devisement du Monde »est marqué par son esprit commercial et administratif, il décrit les richesses et l'organisation du pays, mais il est impressionné aussi par les différents modes de vie et croyances des peuples. Si le récit de ses voyages a été quelque peu enjolivé par son compagnon (et c'est peut-être une des raisons du succès de son livre) il a été reconnu après de sévères critiques, comme une mine de renseignements. On dit que Christophe Colomb avait été motivé par les descriptions de Marco Polo.

Marco Polo a connu de l'intérieur, des mondes qu'on ne connaissait que par les récits des marins et des chameliers. Il a parcouru une partie de la Route de la Soie classique (mentionnant les connaissances reçues en partie de ses parents en partie par d'autres sources) sur des villes renommées comme Samarcande et Boukhara et surtout découvert la Chine par l'intérieur avec une situation exceptionnelle pour un observateur.


 Son premier voyage a relié la route maritime et la route du désert avec leurs contingents de risques. Il a découvert des archipels inconnus des européens à l'époque (Sumatra, Java). S'il ne fut pas un savant ni un explorateur, son aventure a été unique, et a eu le bonheur d'être connue et de susciter plus tard d'autres voyages...

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