jeudi 7 décembre 2017

le coin de Jean Claude : La Route de la Soie, son origine

Pourquoi s’intéresser à la Route de la Soie ?


Le terme de Route de la Soie a  été inventé au 19e siècle par un explorateur pour désigner un ensemble de routes sur un axe partant du centre de la Chine (Chang'he) et passant par des contrées désertiques ou semi désertiques, traversant des oasis ou de grandes villes, pour aboutir à la Méditerranée. Il s'agit d'un long trajet qu'emprunte dès le 2e siècle avant J-C la soie de Chine pour arriver sur les marchés persans et jusqu'à l'Empire romain, puis beaucoup plus tard jusqu'aux cours royales d'Europe.
Cet immense territoire qu'est l'Asie centrale jusqu'au Proche Orient a lui-même une
histoire mouvementée de l'Antiquité jusqu'à la fin de la Renaissance européenne.
C'est d'abord l'histoire de tribus nomades dont certaines se sédentarisent pour donner de grandes civilisations à partir de Cités-Etats pour parvenir à de grands Empires :
Empires Babyloniens, Assyriens, Perse, Parthes, Perses chiites, et Musulmans sunnites arabes et turcs. Les conversions religieuses se font au gré des conquêtes soit par adoption par les conquérants, soit dans le sens inverse.

La voie principale, celle de la Soie, vient de Chine, traverse le désert du Taklamacan, rejoint Samarcande - au Nord de la Perse et à la limite des steppes parcourues par les peuples turco-mongols -  et arrive par Bagdad jusqu'aux Cités commerçantes de la côte syrienne (pour simplifier). Mais d'autres voies commerciales rejoignent la voie principale pour le trafic de diverses marchandises précieuses : par le Cachemire vers la Sogdiane-Bactriane pour les produits venant de l'Inde, de l'Europe du Nord par Kiev et la Mer Noire. Les échanges ne se font pas que dans le sens Est-Ouest mais également dans le sens inverse. L'Egypte est au contact par la côte méditerranéenne
avec la Route terrestre de la Soie, mais aussi par la Mer Rouge avec les ports de l'Océan indien.
 Tout au long de l'Histoire, des Cités feront leur fortune de ces échanges commerciaux : des Sogdiens de Samarcande jusqu'aux Vénitiens. Des retournements de situation politique menacent cette route : la désorganisation d'un pays ou une invasion destructrice et c'est l'interruption de la Route. La soie était plus qu’un tissu : un moyen de paiement et un terme d'échange international. Sa route suivait des pistes anciennes et traditionnelles que connaissaient par segments de véritables pilotes qui devaient savoir selon les cas les points de repère, les dangers, les sources etc..
La soie croisait  d'autres termes d’échange : pierres précieuses, céramiques, épices, fruits, chevaux, esclaves, armes, bijoux, textiles etc.

Il est intéressant d'observer que les Mongols, dont les techniques cavalières destructrices et sanglantes ont détruit des pôles de civilisation pour imposer  leur Empire, ont compris l’intérêt de  la Route de la Soie au point d'en organiser
sa sécurité (par les escortes armées, des relais fortifiés, une surveillance active.


 La Route de la Soie n'est pas seulement une aventure commerciale, c'est aussi le lieu de contact de civilisations, de techniques artistiques et artisanales, d'inventions, et du savoir universel. Les livres et les traductions sont un bien inestimable !Pour accueillir marchands, pélerins, soldats  et aventuriers on devra construire des caravansérails dont il ne reste souvent que des ruines aujourd'hui ; les circuits touristiques actuels peuvent cependant présenter quelques caravansérails, mosquées et médersas (universités) dans les villes principales de l'islam.

Les informations ne se communiquent pas uniquement par les livres mais par les récits de voyage et le colportage de légendes. La religion emprunte souvent les mêmes voies que le savoir, et  les routes commerciales deviennent parfois des chemins de pélerinage. (en témoignent de nombreux temples bouddhistes à l'Ouest de la Chine actuelle). Au début de son histoire les religions ou philosophies  traversées par la route de la soie étaient le taoïsme ou le confucianisme, le mazdéisme persan, le manichéisme, et le polythéisme gréco-romain. Le bouddhisme s'étendit de l'Afghanistan jusqu'en Chine en passant par l'Est de l'Iran (Perse). Puis vinrent l'Eglise chrétienne d'Orient (syrienne ou Nestorienne) et l'Islam qui investit la plupart des peuples turco-mongols et la Perse. C'est au moment des croisades que Saint Louis
confie à un érudit franciscain Guillaume de Rubrouck, une mission de renseignement et de diplomatie envisageant la conversion mongole et la possibilité d'une coalition contre l'emprise des Mameluks en Syrie. Pour rencontrer le Grand Khan, Guillaume de Rubrouck parcourra l'Asie de Constantinople à Karakorum pas loin du désert de Gobi.

La tentative de monopole confiscatoire de certains empires (Parthes ou Ottomans par exemple) entraîneront en réaction, la recherche d'itinéraires de contournement : d'abord par les Arabes qui par la Mer Rouge arrivent jusqu'aux Indes, tentative de trouver une route du Nord par la mer de Barentz, découverte par les Portugais du cap sud de l'Afrique et découverte de la route du Pacifique par Magellan.

La Route de la Soie a mis en communication des peuples très divers : c'est un embryon de mondialisation pour des peuples qui s'étaient développés séparément.
Mais son histoire, après avoir été mise en sommeil est encore liée à l'actualité : une nouvelle route est en construction pour les échanges entre la Chine et l'Europe.  
Autres exemples : des Tatars habitent toujours en Crimée, les descendants de Cosaques en Ukraine ; après  le démembrement de l'URSS beaucoup de républiques turques ont pris leur indépendance, les Ouigours de l'Ouest de la Chine (XinJiang)et sont commee les Tibétains en conflit avec la Chine ; au Moyen Orient les religions chiites et sunnites sont toujours en conflit ; des minorités religieuses d'origine très anciennes se trouvent partout en difficulté quand les religieux prennent le pouvoir.
Essayer de comprendre l'histoire de la Route de la Soie et de ses peuples,

et de la confronter avec les rares images que l'on peut en avoir à notre époque (les contes des Mille et une nuits, Michel Strogoff, Tarass Boulba, Attila, Gengis Khan, Attila) est une suite d'étonnements et donne rapidement le vertige. C'est une aventure intellectuelle qui vaut le coup d'être menée...

dimanche 24 septembre 2017

Le coin de Jean Claude. Le cheval : un atout dans la conquête

Le cheval : un atout dans la conquête

Un des produits les plus recherchés par les Chinois dès leur apparition sur la route de la soie fut le cheval du Ferghana*. En effet les chinois n’ont pas de chevaux capables de courir avec des cavaliers en armure.
Les Mongols et les Mandchous ont de petits chevaux dont ils savent très bien se servir .   Les Mongols ont aussi leurs arcs dissymétriques qui tirent très loin et sont adaptés à la position de cavalier
Les Chinois n’ont que de petits chevaux qui sont tout au plus des animaux de compagnie.
C’est une véritable razzia qu’ambitionne l’Empereur de Chine pour s’emparer des chevaux du Ferghana (capitale Kokand) cette vallée située au sortir de l’abominable désert du Taclamacan. Le Ferghana résiste et négocie.
Cette bataille pour le cheval de guerre qui facilite les invasions en Asie et en Europe est intéressante dans l’histoire ancienne :
L’Empire romain a été mis en échec par les Parthes (des cavaliers archers). Les romains de par leur mode de vie ne sont pas de bons guerriers à cheval. Les chevaux ne leur servent qu’à parcourir le pays et n’appartiennent qu’à l’élite, leur ordre de bataille est fondée sur l’Infanterie.
Les Germains qui ont une cavalerie seront recherchés comme alliés par les Romains. Les Goths et les Alains, les Vandales fuyant les Huns ont parcouru de longs trajets. Ce sont aussi des cavaliers. Ils s’allient au romain Aetius (qui fut otage chez les Huns) pour vaincre Attila à la fameuse bataille des Champs Catalauniques (451)
Francs, Goths et Vandales traverseront la France. Les Francs restent en France, les Wisigoths en Espagne, les Vandales en Afrique du Nord … et apprennent à naviguer !!

Le coin de Jean Claude. Des vikings sur la Route de la Soie ?

Des vikings sur la Route de la Soie ?                 n° O  voir Fdrs 8



Des dinars et des dirhams ont été exhumés récemment sur des sites archéologiques scandinaves, ce qui montre que les scandinaves ont eu des contacts commerciaux dans les pays orientaux. Appelés Varègues ou Rus’, les scandinaves de la Baltique (suédois) se sont installés à Novgorod puis à Kiev Où ils ont installé un royaume. Par la navigation sur les fleuves russes Dniepr et Volga, ils parviennent jusqu’à la Mer Noire et la mer Caspienne, limite des califats musulmans vers les 8e et 9e siècle. D’autres part les vikings de l’Ouest, Norvégiens et danois outre leur périple en Atlantique Nord, ont suivi les côtes atlantiques de l’Europe, sont entrés en Méditerranée où ils ont fondé des royaumes et ont pu avoir des contacts avec le Moyen-Orient syrien.
Leur présence est attestée par des historiens arabes.
Certains d’entre eux ont mis leurs compétences guerrières au service de princes musulmans et ont pu de ce fait suivre des itinéraires caravaniers.
Ils disputèrent à l’empire Khazar la prédominance sur les territoires du Nord de la Mer Noire (appelée aussi le Pont) et le royaume qu’ils avaient fondé devint voisin de l’Empire Byzantin.
L’invasion mongole de la Russie mit fin à leur prédominance politique mais pas à certains échanges commerciaux.





Fdrs

mercredi 20 septembre 2017

Le coin de Jean Claude. Les grandes dates de l'empire d'Orient

Les grandes dates des Empires d’Orient                    Nomenclature H.

545-540 av-jc Cyrus II le Grand fonde l’Empire Perse Achéménidequi s’étendra de l’Inde à la mer Caspienne..
En 331 av-JC Alexandre le Grand devient roi de l’Asie après ses victoires en Egypte en Syrie et en Perse ayant investi Babylone, Persépolis, Samarcande, fonde plusieurs villes en Iran. Son lieutenant Séleucos fondera  la dynastie gréco-macédonienne-perse des Séleucides (304 av JC- 64 ap JC) qui sera suivie par un royaume gréco-bactrien. Après la sécession de la Bactriane et de la Parthie, en 64, le royaume séleucide passera sous le contrôle de Rome.
A partir de 221 av JC : les royaumes chinois sont unifiés par la guerre par le premier empereur Qin Huan Diqui s’oppose aux envahisseurs nomades.
Sous Pompée (70 ap JC) le Pont (Mer Noire sud) et la Syrie sont provinces romaines, mais de 247 av JC à 227 ap JC le Royaume des Parthes (Mithridate) s’oppose victorieusement aux Romains. 
Sous la dynastie de Han qui restaure le confucianisme, 202 av JC à 220 ap JC le général Zhang Qien découvre le commerce transasiatiquepar la route des caravanes qui traverse l’empire Parthe et aboutit à l’Empire romain ! Grâce aux Sogdiens de Samarcande commence le trafic de la soie.
224 ap JC Le Perse Ardeshir après avoir tué l’empereur Parthe qui avait adopté l’Hellenisme, fonde la dynastie des Perses Sassanides. Son successeur Chahpur Premier battra l’empereur romain Valérien et fondera les capitales Ctésiphon et Persépolis. Les Sassanides doivent combattre les cavaliers Huns.
Sous les Tang (618-907) GaoZu et ses successeurs combattent pour préserver les frontières, maintiennent leur influence jusqu’à Kashgarcontre les envahisseurs nomades. Commerce intense de la soie à partir de Changan, et des céramiques par les ports de la mer de Chine jusqu’aux pays de l’Océan Indien. Age d’or et rôle important des marchands sogdiens.
634 Le calife Abu Bakr reprend l’Egypte et la Syrie à l’empire byzantin (Empire romain d’Orient).
648 Invasion de la Perse par les musulmans. Installation du calife Omeyyade Moawiya à Damas.
750 Les Abbassides renversent les Omeyyades et installent le califat à Bagdad. L’empire musulman atteint son apogée. Le Calife Haroun al Rachid envoie une ambassade auprès de Charlemagne.
A la bataille de Talas en 751 les armées Abbassides vainquent les Chinois et emportent l’artisanat chinois du papier à Samarcande qui devient capitale régionale.
882 Les suédois (ou Varègues) unissent Kiev à Novgorod, fondant le royaume de Kiev, embryon de la Russie. Ils parviendront à la Mer Noire en anéantissant le royaume Khazar en 966. 
Sous le Califat des dynasties perses converties à l’Islam gèrent l’ancien pays perse mais seront concurrencées par des dynasties turques islamisées. Le turc Toghrul Beg s’empare de Bagdad et prend le titre de Sultan en 1055 fondant la Dynastie des Seldjoukidesqui s’installent au Khorassan.
Rivalité avec la dynastie arabe des Fatimides d’Egypte d’obédience chiite jusqu’au 13e siècle.
1095 Le pape Urbain II prêche la Première croisade pour aider l’empire byzantin à reprendre l’Anatolie et délivrer Jérusalem au mains des turcs. L’ensemble des armées européennes seront appelées Francs par les musulmans.
1130 Les Normands conquièrent le Nord Ouest de la Méditerranée (Siciles) et atteignent Constantinople.
En 1154 l’émir d’Alep, Noureddine prend Damas (Syrie) et veut annexer l’Egypte des Fatimides. Ceux-ci s’allient aux Francs.
Saladin s’impose comme régent jusqu’à la mort du Calife, réunit la Syrie à l’Egypte et après avoir vaincu les Francs conclut un traité de paix en 1180.
Le Grand Khan Gengis (1167-1227) après s’être rendu maître des XiXia au Nord de la Chine, envahit la Perse en 1219 en réponse à la provocation du roi du Khwarezm. Les Mongols (Ogodaï 1186-1241qui prend Karakorum pour capitale) Mongke ou Mangou 1251-1259 détruiront Bagdad (1258),envahiront la Russie 1245 avec la Horde d’Or.Byzance est menacée par les turcs.
Empire Timouride de Tamerlan turco-mongol 1336-1405 qui installe sa capitale à Samarcande.
Les Turcs Ottomans prennent Constantinople en 1453. Soliman le Magnifique (petit-fils du Khan de Crimée) occupe la Hongrie, l’Egypte et n’est séparé de la Chine que par l’empire perse des Séfévides .
Ivan le Terrible en 1558 après avoir vaincu les Mongols entreprend la conquête de la Sibérie.
1571 Bataille navale de Lépante qui met fin à la domination turque en Méditerranée. Mais le sultanat ottoman règne toujours sur l’Asie occidentale et le sud-est de l’Europe.





vendredi 8 septembre 2017

Le coin de Bruno et Paule : Le bestiaire des Routes de la Soie


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Le bestiaire des Routes de la Soie
Au Moyen Âge, un bestiaire est un ouvrage qui décrit les animaux, réels ou fabuleux. 
Dans le bestiaire dit fantastique, le Dragon, le Phénix et la Licorne figurent en bonne placemais au Moyen Âge ils étaient considérés comme réels.
La culture chinoise en est particulièrement imprégnée car quatre animaux ont assisté à lacréation du monde par Pangu : le Dragon, le Phénix, la Licorne et la Tortue noire. Pour trois d’entre eux, ils se manifestent également dans d’autres civilisations des Routes de la Soie, mettant en relief les échanges culturels intervenus.
Le Dragon
Le dragon chinoisde couleur jaune, noire ou rouge est né sous la dynastie Shang (XVIè siècle à 1050 avant J.C). Il prend sa forme quasi définitive sous les Han (206 avant J.C – 220 après J.C).
Le dragon chinois est un dragon aquatique, gardien des eauxIl ne porte jamais d’ailes. Paréde toutes les vertus, il évoque la bienveillance et la bonne fortune. L’empereur est considéré comme le « Fils du Dragon ». Son habillement y fait référence : sur ses robes et celles de la cour figurent un ou des dragons.
Ces « robes-dragons » permettaient de reconnaître le rang social de celui qui les portait car le nombre de griffes de ces dragons était codifié. Ainsi, 5 griffes étaient attribuées au dragon de la robe de l’empereur, 4 à celui des princes et 3 seulement à celui des hauts fonctionnaires.
Le dragon occidental, quant à lui, était d’abord représenté comme un serpent de grande taille portant une queue vénéneuse. Puis, il s’est muni de pattes et d’ailes (empruntées aux représentations chinoises de démons maléfiques)avant de cracher du feu. Il est lié aux éléments sataniques, que tout héros se doit de combattreC’est le cas, entre autres,  de Saint Georges ou de l’archange Saint Michel terrassant le dragon. 
Pour ce qui est de la culture mongole, le dragon en était absent jusqu’ à la dynastie des Yuan (1279-1368). Son origine peut venir de l’est comme de l’ouest mais il est probable qu’elle soit chinoise en raison de son nom le plus ancien, lu, proche du nom chinois lung.
L’image du dragon est également fréquente dans la civilisation de l’âge du Bronze du bassin  de l’Oxus (Amu Darya), zone comprenant la Bactriane (Afghanistan) et la Margiane (Turkménistan) entre 2400 et 1450 avant J.C. Il s’agit d’un dragon ailé, à tête de serpent. Cette civilisation était en rapport avec d’autres cultures par des réseaux d’échange s’étendant jusqu’au Golfe Persique et à la Mésopotamie mais aussi jusqu’au Levant.
Des pendeloques afghanes, dites « le souverain et les dragons », datées du 1er siècle, figurent également deux dragons entourant un personnage (Kaboul, Musée National d’Afghanistan).



Le Phénix
En Chine, le Dragon associé au Fenghuang (Phénix chinois)  est la représentation de l’empereur et de l’impératrice. Tous les vêtements et les parures de l’impératrice portent l’effigie du Fenghuang.
Le fenghuang a les yeux fendus en amande et une tête ronde bombée, surmontée d’une huppe de canard mandarin, un long cou de serpent et une queue fourchue comme celle d’un poisson. Son plumage est de cinq couleurs : blanc-pureté, bleu-équité, noir-impartialité, rouge-loyauté et jaune-sagesse. 
Selon la tradition, le Phénix (fenghuang en chinois), vivait en Chine au temps de Huangdi, l’empereur Jaune de l’époque légendaire (2697 à 2597 avant J.C. ou 2698 à 2598 avant J.C). Ce serait en écoutant son chant que Maître Linglun aurait inventé la première gamme musicale.
Dans la mythologie perse, le Simurgh est représenté sur des pièces de soie sassanides datant du VIème-VIIème siècle après J.C. Un récit iranien antique raconte que le Simurgh vit 1700 ans avant de plonger lui-même dans les flammes
Le poète iranien Farid ud-Din Attar (vers 1140-1230), dans le livre La Conférence des Oiseauxraconte l’histoire de 30 oiseaux partant à la recherche d’un Simurgh sous la conduite de la huppe. 
La représentation du Simurgh beaucoup évolué au fil du temps. A partir des invasions mongoles et de l’arrivée des influences  chinoises dans l’art persan, il prend la forme d’un phénix.
Le phénix est présent dans l’art islamique du XIVème/ XVème siècle et, notamment, dans le manuscrit arabe connu comme  Kitab al-bulhan ou  Livre des merveilles, créé entre 1390 et 1450. Comme le phénix occidental, il renaît de ses cendres.
La Licorne
Le Qilin, la licorne chinoise, est dotée d’un corps de grand cerf, d’une queue de buffle et de sabots de cheval, d’où son autre nom « cheval-dragon ». 
Sa robe est de 5 couleurs sur le dos, comme celle du Phénix et son ventre est entièrement jaune. Au milieu de son front pointe une corne charnue, signe de caractère pacifique. Le Qilin est symbole de sagesse et de grandeur. 
Elle se distingue donc entièrement de la licorne occidentale qui présente une robe blanche, signe de pureté, avec une longue épée torsadée sur le front.
Le Qilin apparaît également en Perse, sur des céramiques ou des tapis, car les peuples turco-mongols, héritiers de la civilisation chinoise classique, ont régné, sous la conduite de Tamerlan (1336-1405), sur un empire s’étendant jusqu’en Perse. Evoquant tantôt le cheval, tantôt le cerf ou tantôt le félin, il est souvent représenté par les artistes orientaux en train de combattre un lion ou un dragon.
Chez les Mongols, la licorne existe également mais il s’agirait d’un rhinocéros. Les différents noms qui lui sont attribués relèvent, en effet, d’emprunts au chinois, au sanscrit, à l’arabe, au persan et au tibétain, ce qui prouve que l’animal lui-même a été emprunté à d’autres cultures. 
Or, ces termes, pour la plupart, désignent un rhinocéros dans leur langue d’origine. Certains historiens pensent qu’au départ de la légende de la licorne en Asie centrale, il existerait donc un animal réel, qui aurait pu subsister dans ces contrées au Moyen Âge. 

Lien youtube

Nous vous transmettons le lien YOUTUBE de la précédente exposition "Regards sur le XVIIIe SIÈCLE" lors de sa présentation à COMINES.


https://m.youtube.com/watch?v=913-HQ4d-VI

https://m.youtube.com/watch?v=913-HQ4d-VI

mercredi 6 septembre 2017

Affiche de l'événement














Affiche de l' exposition 





Citations de Rumi
Djalal el Din RUMI 1207 à Balkhal (Khorasan) 1273 à Konya(Roum-act.Turquie), adepte du soufisme, fréquente les derviches tourneurs, écrit en persan le poème moral « Mathnavi »(50000vers), des Robbayat (poèmes en quatrains(cf Omar Khayyam)et Mesnevi un recueil de contes, Soleil du réel. En 1220-22 il fuit devant les Mongols : Nichapur, La Mecque, Konya. Très connu aux USA, traduit du persan en français au 20e siècle. Son histoire est racontée par Alexandre Jodorowski (auteur de BD dans Humanoïdes associés cf Moebius) dans le livre intitulé La Sagesse des Contes de Roumi.

Hier, j’étais intelligent et je voulais changer le monde
Aujourd’hui, je suis sage, et je me change moi-même..

Parais tel que tu es, ou sois tel que tu parais.

Il y a une voix qui n’utilise pas les mots. Ecoute la.
Ainsi l’être humain est une auberge
où chaque matin un nouvel arrivant, une joie, un découragement, une méchanceté,une conscience passagère se présentecomme un hôte qu’on n’attendait pas (…)        
        Sois reconnaissant à tous ceux qui viennent,car chacun est un guide qui t’es envoyé de l’au-delà.

La femme est le rayon de la lumière divine

Cache tes (bonnes) actions non seulement aux yeux des autresmais aussi à tes propres yeux, afin qu’elles puissent être en sécurité loin du mauvais œil.

Le passé et le futur n’existent qu’en relation avec toi,tous deux ne sont qu’un, c’est toi qui pense qu’ils sont deux !

Il y a beaucoup de chemins pour atteindre Dieu : je choisis l’Amour.

Ce que Dieu a dit à la rose et qui fait s’épanouir sa beauté,il l’a dit à mon cœur et l’a rendu cent fois plus beau.

Payer sur les Routes 
Les échanges donnaient lieu à différents modes de paiement parmi lesquels figurent les pièces de monnaie, les textiles et le papier-monnaie.
Les pièces de monnaie les plus insolites pour les occidentaux sont les pièces d’origine chinoise. Ces pièces, simples objetsn’ont pas de valeur en soi mais la possibilité d’un échange contre des biens ou des services assure leur existenceElles sont donc en métal commun : ce sont des pièces rondes, en bronze ou en cuivre, appelées sapèques, percées d’un trou carré en leur centre et portant une inscription en chinois. Elles étaient portées autour de la taille par un cordon qui les traversait. Ce type de pièces a été utilisé pendant plus de 2 000 ans en Chine. 
D’autres pièces de monnaie, de tradition occidentale, étaient également utilisées lors des échanges. Ces pièces, de forme ronde, avec un décor figuratif et une légende, sont en or, en argent ou en bronze. L’or n’ayant pas cours en Chine pendant des siècles, les marchands intermédiaires achetaient la soie exclusivement en monnaie d’argent.
Cependant, les solidi byzantins en or étaient réputés pour leur valeur élevée et constante, de même que les drachmes sassanides, pièces d’argent dont le titre était invariablement élevé.
Divers textiles pouvaient également faire office de monnaie : il en est de la soie comme d’autres tissus qui servaient à payer l’impôt.
En Chine centrale, les tissus reçus en règlement de taxes étaient marqués d’un sceau officiel et portaient une inscription précisant le nom du contribuable, le lieu, le type de taxe payée, le nom du textile ainsi que la quantité fournie et la date. Ces tissus étaient exportés pour servir de monnaie.
Le papier-monnaie a, très tôt, pris sa place dans les échanges. Les Chinois sont les inventeurs du papier (1er siècle avant J.C., époque des Han) et du papier monnaie (sous les Han)
Ils sont également les inventeurs de l’imprimerie sur bois, au IXe siècle et de l’imprimerie à caractères mobiles, au XIe siècle. 
Sous la dynastie Tang (618-907), les marchands ne souhaitant plus se déplacer avec  des sommes importantes déposaient de l’argent aux guichets de leurs corporations. Ils recevaient un « billet de contrepartie » (un reçu) leur permettant de retirer une somme identique auprès de leur corporation dans une autre ville. 
Dès le XIe siècle, l’invention de l’imprimerie à caractères mobiles permit d’améliorer le système. Les Chinois émirent donc massivement du papier monnaie. Ces inventions ont favorisé le transport de beaucoup d’argent mais d’un poids très léger
De plus, la prospérité du commerce de la région de Sichuan a entraîné la pénurie de pièces de monnaie en cuivre durant la dynastie Song (960-1279) et a rendu le papier monnaie très populaire. En effet, certains marchands se mettent à émettre des billets en papier  de mûrier « Zhu Quan », garantis par une réserve monétaire (en pièces ou en sel et plus tard en or et argent). 
En 1024, le gouvernement prend le monopole de cette émission et Kubilaï Khan de la dynastie Yuan (1234-1368)  fait du papier monnaie le seul moyen de paiement autorisé. Il prend, cependant, comme base  du système monétaire la valeur de l’argent pour éviter l’effondrement de la valeur du papier monnaie par une émission massive de billets sans réserve monétaire. 
C’est ainsi que Marco Polo (1254-1324), dans Le Devisement du monde ou Livre des Merveilles (récit de 1299 copié à Paris vers 1410-1412), raconte :

Comment le Grand Khan fait utiliser comme monnaie à travers tout son pays des écorces d'arbre qui ressemblent à du papier-monnaie.
C'est à Cambaluc que se trouve l'Hôtel de la Monnaie du Grand Khan. Celui-ci tire à l'évidence un parfait et juste profit de la monnaie qu'il y fait faire. Ses hommes ramassent l'écorce du mûrier, cet arbre dont les feuilles sont mangées par les vers qui produisent la soie, et qui abondent dans la région. Ils retirent la peau délicate qui sépare le bois de l'arbre de l'épaisse écorce extérieure. Cette peau est blanche et fine comme du papier ; ils la noircissent. Ils la découpent ensuite en feuilles de papier-monnaie. Le plus petit billet vaut un demi-
tornesel, puis un tornesel, un demi-gros d'argent de Vénise, puis cinq gros, six gros, dix gros, et ensuite un besant d'or, deux besants d'or, trois, quatre et cinq besants d'or. Et ainsi jusqu'à dix besants d'or. Et tous ces billets portent le sceau du seigneur. Sans rien débourser, le Grand Khan en fait faire chaque année une telle quantité qu'il pourrait en payer la richesse du monde entier. Le Grand Khan se sert de ces billets pour payer ce qu'il doit. Toutes ses provinces, royaumes et terres doivent les utiliser, de même que ses sujets, partout où il a pouvoir et autorité. Personne, pour autant qu'il tienne à la vie, ne se risque à les refuser, il serait aussitôt puni de mort. D'ailleurs tous les acceptent volontiers. Sur les terres qui relèvent du Grand Khan, les gens les utilisent comme si c'était de l'or fin pour payer les marchandises qu'ils achètent ou qu'ils vendent. C'est une monnaie si légère que celle qui vaut dix besants n'en pèse même pas un.

Les marchands qui viennent d'Inde ou d'ailleurs n'osent vendre leur or, leur argent ou leurs perles à nul autre qu'au Grand Khan.
 Le Grand Khan a nommé pour évaluer leurs marchandises douze de ses barons, hommes sages et compétents. Ceux-ci [achètent] aux marchands leur or, leur argent et leurs perles, qu'ils leur paient largement avec ces billets de banque. Et eux les acceptent très volontiers, car personne ne leur en donnerait autant, et ils en sont payés comptant.