Les SOGDIENS maîtres de la route de la soie
Les Sogdiens sont un peuple
iranophone , qui formait une société agricole dans une vallée fertile limitée
par l'Amou Daria (appelé aussi Oxus d'où le nom de Transoxiane)au Nord, et le
Syr Daria au Sud. Ces deux fleuves se jettent dans la Mer d'Aral. Ancien peuple
nomade sédentarisé, leur existence remonte au millénaire avant Jésus-Christ.
Ils vivaient à l'écart des Grands empires Parthes et Kouchans° du début du
millénaire après JC. Ils furent englobés dans l'Empire perse achéménide de
Cyrus II le Grand, vers 540 avJC.
Alexandre le Grand a épousé une princesse
Sogdiane connue sous le nom de Roxane, après une difficile victoire. Seleucos
son général et successeur à la tête de l'Empire perse (séleucide) épousera
également une princesse Sogdiane.
Mais hormis ses richesses
agricoles, la Sogdiane n'a rien pour devenir un centre d'attraction comme la
Bactriane, sa voisine du Sud. Certains des plus audacieux d'entre les Sogdiens,
vont cependant visiter les villes et connaître les peuples voisins à commencer
par la Bactriane de l'Empire Kouchan des Yueshis.
Ils offrent leurs services dans les voyages
marchands, et finissent par organiser des caravanes et des comptoirs jusqu'en
Chine et en Inde. Ils offrent aussi leurs services d'interprètes aux Turcs aux
Perses et au Chinois tout en restant indépendants et opportunistes. Ils
imposent le Sogdien comme langue diplomatique et commerciale , supplantant l'Araméen
langue de la Syrie-Palestine.
Accompagnant l'expansion
turque, ils fondent en Crimée au VIIe siècle la ville de Sogdaia (Sudak
par la suite qui sera le point de départ du voyage vers la Mongolie 5 siècles plus tard de Guillaume de Rubroek).
Cette position au Nord de la Mer Noire les met en contact avec Byzance et avec
le commerce de la fourrure et avec l'ambre de la Baltique .
Quand la Chine investit le XinKiang, ils sont
au premier rang pour le commerce de la soie, et le ravitaillement de
l'armée chinoise dont la soie est la monnaie d'échange. De Samarkande leur
capitale, s'égrènent tout au long de la Route de la Soie, des postes relais
vers les grandes villes du Moyen et Proche Orient, et, par le Pamir et le
Cachemire jusqu'aux Indes dont ils font parvenir les richesses (rubis et
pierres de Ceylan, santal de Malaisie, camphre d'Indonésie...).
Le génie commercial des
Sogdiens est un véritable phénomène de la Route de la Soie !
La puissance politique de la
Sogdiane s'effondrera avec la défaite chinoise contre les musulmans . Lors
de la bataille du califat Abasside contre les Chinois en 751 à Talas
(actuellement au Kazakstan) il sera mis fin aux prétentions territoriales
chinoises. Ceux-ci laisseront aux musulmans, entre autres richesses, des
artisans papetiers qui permettront à Samarcande de devenir pendant plusieurs
siècles la capitale du papier dans tout le Moyen Orient. Par la suite
Bagdad, puis Damas s'approprieront la fabrication du papier ; de même la
Chine perdra le secret de la soie au profit de l'Empire perse. Samarcande conquise, détruite, restaurée,
devenue centre touristique,
reste une légende.
Les Sogdiens qui avaient créé une véritable
civilisation du commerce, jusque dans leur éducation,(leurs enfants étaient
encouragés à s’expatrier) seront dispersés, mais n'en continueront pas moins
d'être présents partout où il y a des richesses à administrer ou à négocier.
Sources : Isabelle Lesniak, Les Echos jul 2013,
d'après Etienne de la Vaissière Institut des hautes études chinoises Collège de
France in « Histoire des Marchands sogdiens. »et « Les sogdiens
un peuple de commerçants » www.clio.fr/Bibliothèque
de E. de la Vaissière.
Cahiers d'Asie centrale 1996 par Frantz Grenet
Pierre Biarnes : la Route de la Soie ; une
histoire géopolitique in Ellipses 2008
Laurent Testot : un autre regard sur le Monde Ed
Sciences Humaines
Jean Paul Roux ; l'Asie centrale – Histoire et
civilisations Fayard Paris 1997
Wikipédia : première approche pour tous les éléments
de cette étude
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