Se reposer en sécurité sur les Routes
Après cette journée de marche sur une portion de la route caravanière, en 1326 Ibn Battuta, écrivain arabe et voyageur de nature très curieuse, était pressé d’arriver à un caravansérail avant la tombée de la nuit, même s’il savait qu’il le repèrerait de loin dans la nuit du fait de son éclairage permanent.
Ces hébergements situés tous les 30 à 40 km, des rives de la Méditerranée à tout le Moyen Orient et à l’Asie centrale, jusqu’en Chine, en Afghanistan, au Pakistan et en Inde, offraient, en effet, en plus du gîte, des services à toutes les caravanes. Ainsi, des espaces pour dormir, manger, faire des courses « pour eux-mêmes et pour les bêtes », prier, se rencontrer et même parfois traiter des affaires étaient mis à disposition des voyageurs.
Ces « palais (sérails) de la caravane » accueillaient gratuitement bêtes et hommes, quelque soit leur religion ou leur nationalité, car des mécènes les finançaient, y trouvant le moyen d’acquérir leur paradis. Les caravansérails avaient été mis en place pour réduire à l’indispensable les charges des animaux et ainsi permettre le transport de plus de marchandises. Tout bagage de ravitaillement, de matériel de campement… était ainsi évité.
Bientôt, Ibn Battuta aperçut les hauts murs du caravansérail et se dirigea vers la seule porte haute existante, assez large pour permettre à des chameaux d’y passer. Il savait ces constructions presque imprenables.
A l’intérieur de la cour, un scribe enregistra son nom, celui de la ville de résidence, la quantité de provisions dont il disposait et le contenu de sa marchandise.
Après avoir parqué les chameaux et les marchandises au rez-de-chaussée, il se dirigea vers sa chambre au premier étage.
Dans un caravansérail digne de ce nom, une bonne aération, de l’eau courante, des latrines propres et des chambres individuelles s’imposent. Ibn Battuta fut heureux d’y trouver : « un matelas de paille, une natte de cuir, des ustensiles pour les ablutions rituelles, une jarre d’eau et un gobelet pour boire ».
Ibn Battuta se demanda si ce caravansérail disposait de ses propres traducteurs, ainsi que cela se pratiquait parfois, afin qu’il puisse communiquer avec tous les étrangers présents.
Sa nature curieuse le poussait à échanger car l’ouverture est source de savoir. Il appréciait les points de rencontre de l’islam et de la chrétienté, de l’est et de l’ouest.
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